Mastery and Beyond : Speech and Silence in Yeats's « The Tower »

De très bonne heure, Yeats s'intéressa à la poésie en tant que parole : « Faire coïncider le langage poétique avec celui du discours passionné ordinaire ». Les poèmes de The Tower (1928) constituent un spectre de paroles où s'incarne l'identité poétique de Yeats, alors qu'il entre dans la phase finale de sa vie et de son œuvre. A une extrémité de ce spectre, dans des poèmes tels que « Leda and the Swan » et « Two Songs from a Play », l'on trouve la parole oraculaire et anonyme. Une telle parole est une condition du moi visionnaire, détaché du quotidien. « A Man Young and Old » représente un autre type de parole, où le poète exprime, à l'aide d'une fiction dramatique, une version intensifiée et symbolique du moi. Ces actes de paroles sont, l'un et l'autre, des exploits de maîtrise : l'expérience se soumet aux formes du désir du poète. Une telle maîtrise préside également à la majeure partie des grands recueils méditatifs, « Nineteen Hundred and Nineteen », « Meditations in Time of Civil War » et « The Tower » : la parole, ici, a le pouvoir de façonner le monde suivant le sens choisi. Au-delà d'une telle maîtrise, cependant, l'on découvre la présence, dans certains poèmes, d'un discours qui se soumet à l'expérience, où l'être est intégré. Des poèmes, tels queGrennan Eamon. Mastery and Beyond : Speech and Silence in Yeats's « The Tower ». In: Études irlandaises, n°7, 1982. pp. 55-70