Diaspora et créolité

The term “diaspora”, frequently used in the English-speaking world about Caribbean writers, is quite unusual in francophone literature. This reveals different theoretical approaches. In fact, apart from the Négritude writers who dealt with an African diaspora in the first half of the 20th century, French Caribbean writers have expressed the idea of a specific culture and identity rooted in the West Indies. The process of “créolisation” shed light on the new “creole” origins of people who were initially without origins. “Exile” was then viewed as an uprooted movement. Edouard Glissant and Joël Des Rosiers have mainly expressed this theory of uprooting and wandering.Le terme de «diaspora», utilisé fréquemment dans les études anglophones est inusité dans la littérature francophone des Antilles. Cette différence lexicale recouvre une divergence théorique. En effet, si le mouvement de la négritude, dans la première moitié du XXe siècle, pouvait suggérer l'idée d'une diaspora africaine, les auteurs antillais francophones se sont davantage attachés à définir un espace et une identité qui leur étaient propres. Construisant le concept de néoautochtonie, ils ont défini une «créolité» née aux Antilles, d'une rencontre historique et violente, dans le contexte colonial. Les auteurs comme Édouard Glissant et Joël Des Rosiers, plus récemment, ont théorisé cette identité composite. Ils transforment l'exil d'un peuple en une errance dans le monde, un déracinement assumé.Chancé Dominique. Diaspora et créolité. In: Cahiers Charles V, n°31, décembre 2001. Écritures et représentations des diasporas. pp. 53-75