De l'objet religieux à distance à l'engagement à objectiver sa subjectivité

La problématique de la relation entre foi et chercheur, qui fait l’objet de ce volume, est une question qui ressort régulièrement dans les débats universitaires explicites ou implicites, et avec une acuité toute spécifique dans les sciences sociales qui étudient le fait religieux Dans une partie des contributions, les intervenants se sont livrés à un travail difficile d’auto-analyse de leur posture, et de ses implications sur leur travail. Dès l’introduction ce défi a parfois nécessité un travail de confidence à propos de ses convictions personnelles. Si dans certains milieux, politiques ou plus largement de militance, ce type d’attitude est de l’ordre de l’évidence, dans le monde de la recherche, il est bien plus rare. En effet, c’est comme si on devait poser un voile d’ignorance sur les convictions, particulièrement les croyances religieuses, attribuant, très arbitrairement et naïvement, le statut d’asexué convictionnel aux chercheurs, d’autant plus encore à ceux des sciences de l’homme. On a pu percevoir dans plusieurs contributions, combien, pour les chercheurs du champs religieux, la question était littéralement explosive, et les réponses inévitablement imparfaites et multiples..