さ迷える虚構 : プルースト『花咲く乙女たちの影に』について(下)

Dans un roman, l\u27histoire racontee est plus ou moins fictive tandis que l\u27on ne peut jamais contester le fait qu\u27un texte romanesque soit le produit de l\u27acte d\u27ecrire. Cette evidence a laquelle normalement on ne prete guere attention se fait troublante des qu\u27il s\u27agit d\u27un roman qui, d\u27une part, raconte comment le heros parvient a se faire ecrivain et qui, de l\u27autre, est cense etre ecrit par ce heros-ecrivain. Le fictif (l\u27histoire) et le reel (l\u27ecriture) s\u27enchevetrent en effet dans A la recherche du temps perdu pour creer une problematique du genre romanesque. L\u27etude de la genese du deuxieme tome de ce grand roamn nous montre comment Proust s\u27est occupe des problemes touchant a l\u27existence de la fiction. L\u27ecrivain a supprime les pages des versions anterieures ou le heros se mettait a l\u27ecriture. Le fameux souvenir involontaire est une facon, a notre avis, de transferer l\u27acte d\u27ecrire a un phenomene psychologique. Le romancier s\u27efforce de rendre sa fiction ferme et autonome. Cependant la part de l\u27ecriture se fait plus dominante au fur et a mesure des versions successives. Le style devient de plus en plus metaphorique et revele, dans ce qui est ecrit, la presence de celui qui ecrit. Sous pretexte des souvenirs involontaires, ce dernier met en valeur son activite creatrice qui modifie sans cesse l\u27histoire deja ecrite. Aussi l\u27histoire et l\u27ecriture sont chez Proust les deux elements pricipaux qui, se renvoyant perpetuellement l\u27un a l\u27autre, forment une oeuvre romanesque ou le roman n\u27est pas qu\u27un synonyme du recit fictif