[L'ami anglais].

Frontispice d'une scène d'intérieur représentant Volsan et sa famille accueillant leur bienfaiteur anglais, Sidney.Ch. Eisen inv. (en bas à gauche); De Longueil Sculp. (en bas à droite).Gravure en taille douceDeuxième fascicule d'un recueil factice intitulé Fayel contenant les versions illustrées originales de Fayel, tragédie (Le Jay, 1770), Sidney et Volsan, histoire anglaise (Le Jay, 1770), Sélicourt, nouvelle (Le Jay, 1769), ainsi que la seconde édition illustrée de Anne Bell, histoire anglaise (Le Jay, 1769).en regard de la page [1]Le frontispice de Sidney et Volsan sort du lot. On y aperçoit le bon Sidney accueilli avec reconnaissance par Volsan et sa famille lors de son passage inespéré dans leur maison. La scène est privée, mais il s’agit d’une fête semblable à celles des couronnements de Batilde et de Sargines, car cet ami généreux possède déjà un monument chez Volsan (voir le cul-de-lampe). L’aïeul et la maitresse de maison en expliquent le sens à Sidney en lui disant : "c’est l’objet du culte de l’amitié, et vous en êtes, généreux Anglais, la divinité" (p. 74). Ici on exalte la mise en pratique de l’humanité, de l’écoute de la bienfaisance, de la discrétion et surtout d’une amitié à l’épreuve du temps. Ces vertus, dignes d’un philosophe "qui sait faire du bien à ses semblables" (p. 4), soutiennent une classe bourgeoise active - Volsan est commerçant - , sensible aux malheurs des autres - il les soulage (p. 66) - et reconnaissante des bienfaits du Créateur (p. 67). Il est frappant, cependant, de voir que la femme n’occupe plus dans ce contexte la première place sur l'image. Monique Moser-Verrey, "L'anecdote historique en texte et en image: d’Arnaud et d’Ussieux", Eighteenth-Century Fiction 23: 4 (2011)