The Complexity of Coexistence: Civilians and Former Combatants in Post-war Sierra Leone

Since the end of the civil war in 2002, Sierra Leoneans have experienced a relatively stable peace and it can be considered common knowledge that civilians and former combatants are living in coexistence. During my fieldwork in the country I was however surprised just how positively some people spoke about the post-conflict situation. « We have long forgotten about the war », some told me ; others said they were asked to ‘forgive and forget’ and claimed they already did so. On the other hand, I met individuals who struggled with negative feelings towards former combatants but still argued that coexistence was without alternatives. In addition, while I noticed how former combatants had integrated successfully into several locations, the label ‘ex-combatant’ still had a particularly negative connotation. Intrigued by these ambiguities I explore in this article the different aspects of coexistence in Sierra Leone more in detail. Based on ethnographic data collected during eight months of fieldwork, the article describes three practices of coexistence in rural and urban locations. The focus on coexistence, unlike more normative terms like reconciliation and reintegration commonly used in the literature about post-conflict contexts, invites to reflect about these practices, rather than evaluate the different arrangements of living together.Depuis la fin de la guerre civile en 2002, la population de Sierra Leone a bénéficié d’une paix relativement stable et on peut dire que civils et ex-combattants vivent en coexistence. Cependant, au cours de mon travail de terrain, j’ai été surprise de constater à quel point mes interlocuteurs parlaient d’une manière positive de la situation post-conflit. « On a oublié la guerre depuis longtemps » disaient certains, tandis que d’autres soutenaient qu’on leur avait demandé de « pardonner et d’oublier » et que, par conséquent, ils agissaient selon ce principe. D’autres personnes que j’ai rencontrées partagent cependant des sentiments négatifs à l’égard des ex-combattants, mais ils soutiennent en même temps qu’une telle coexistence est sans alternative. Alors que j’ai constaté dans plusieurs localités que les anciens combattants s’intègrent avec succès, ce label d’« ex-combattants » continue à disposer d’une connotation particulièrement négative. Intrigué par ces ambiguïtés, j’explore plus en détail dans cet article les différents modes de coexistence en Sierra Leone. Basé sur des données ethnographiques collectées durant un travail de terrain de huit mois, l’article décrit trois pratiques différentes de coexistence dans des régions rurales et urbaines du pays. L’accent mis sur la coexistence, à la différence d’autres termes normatifs tels que ceux de réconciliation et de réinsertion, couramment utilisés dans la littérature sur les contextes post-conflit, invite à réfléchir sur ces pratiques, plutôt qu'à évaluer ces différents arrangements du vivre ensemble