Il ne s’agit pas de laisser penser que la lettre ne fait rien à l’affaire. Mais il faut comprendre, par ce genre très composite et polysémiotique de la chanson, combien la performance (jugeons d’abord de la mise en voix qui correspondrait à la lecture à voix haute) fait partie intégrante de la valeur du texte, de sa perception élégante, de sa réception littéraire, combien elle enrichit la signification en orientant ou dérangeant le plaisir de l’auditeur. La chanson, peu embarrassée par les traces de préciosité de la littérature traditionnelle, s’astreignant même à rester orale et populaire, bouscule nos idées reçues avec sa brièveté, sa sobriété voire sa platitude ; ce que le texte a de plus beau, c’est ce qu’il ne dit pas et laisse plus ou...