Le Velay et la croisade

Voisin de celui de Clermont où elle fut prêchée, le petit diocèse du Puy est aussi concerné par la première croisade. Au Xe siècle, son évêque Gode-chaud inaugure le pèlerinage de Compostelle, en Espagne, où prend forme l'idée de croisade contre les infidèles, une idée très tôt relayée par Cluny. Les chemins de la croisade passent alors aussi par le Velay où la congréga¬ tion clunisienne progresse. Tandis que se diffuse le culte de la Croix et un racisme anti-sarrasin conséquent, la littérature hagiographique cluni¬ sienne est vecteur idéologique, comme le montre l'exemple de saint Théo-frède/Chaffre, dont la Passio est imitée de celle de saint Porcaire de Lérins. Par le Velay passent aussi les chemins de la réforme de l'Église, unissant évêques et abbés en un réseau serré fédéré par Cluny, La Chaise-Dieu ou Saint-Chaffre. C'est dans le contexte des efforts que fait l'Église du XIe siècle, notamment celle du Puy, pour asseoir la paix face aux violences seigneuriales et prôner la seule Guerre sainte, qu'il faut replacer les moti¬ vations des croisés vellaves partis avec l'armée des Provençaux du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles.Lauranson-Rosaz Christian. Le Velay et la croisade. In: Le concile de Clermont de 1095 et l’appel à la croisade. Actes du Colloque Universitaire International de Clermont-Ferrand (23-25 juin 1995) Rome : École Française de Rome, 1997. pp. 33-64. (Publications de l'École française de Rome, 236