Clermont en 1095

Pour ceux qui ont répondu à la convocation conciliaire du pape Urbain II, que représente Clermont à l'automne de l'an 1095 ? Tout d'a¬ bord, au reçu de l'ordre pontifical, un nom («ville arverne», «clair-mont»), quelques souvenirs d'érudition ecclésiastique (Grégoire de Tours, Sidoine Apollinaire, le continuateur de Frédégaire...) et la souvenance des conciles précédents tenus dans la ville arverne, au moins celui -provincial -de 1076 ; plusieurs mois plus tard, la découverte d'un paysage urbain à la fois particulier dans ses données topographiques et familier au voyageur, même étranger, parce que relevant du type -bien connu par les hommes de la fin du XIe siècle -de la civitas sancta, où les vestiges antiques se mêlent à la floraison des églises chrétiennes ; enfin la découverte des tradi¬ tions historiographiques et la pesée de l'importance de la cité arverne par¬ mi les villes épiscopales de la France centrale.Fray Jean-Luc. Clermont en 1095. In: Le concile de Clermont de 1095 et l’appel à la croisade. Actes du Colloque Universitaire International de Clermont-Ferrand (23-25 juin 1995) Rome : École Française de Rome, 1997. pp. 9-21. (Publications de l'École française de Rome, 236