La pollution diffuse transportée par le ruissellement urbain

Les conduites pluviales destinées à évacuer les eaux de ruissellement favorisent le transport de fortes quantités de polluants accumulés sur les surfaces imperméables. Cette accumulation au sol dépend de l'utilisation du sol, de la saison et du temps écoulé entre deux pluies. Les concentrations et les charges annuelles de matières en suspension et de métaux lourds des conduites pluviales sont supérieures à celles des débordements d'égouts combinés. Des quantités non négligeables de micro-organismes, de matières organiques et de nutriments peuvent aussi se retrouver dans les eaux de ruissellement urbain. On peut classer les effets néfastes pour le milieu aquatique récepteur en deux catégories. D'abord, la décharge d'un volume d'eau excessif dans un laps de temps très court peut provoquer un ""effet de choc"" qui correspond à des phénomènes de toxicité aiguë pour les organismes aquatiques. Il peut également se produire une accumulation de contaminants dans les sédiments en aval des émissaires pluviaux. L'absorption des métaux lourds chez les organismes aquatiques est reliée à leur accumulation dans les sédiments ainsi qu'à leur transformation physico-chimique sous fonte biodisponible. Plusieurs auteurs ont observé une certaine bioaccumulation de plomb, de cuivre et de zinc en aval de grands centres urbains. La relation des organismes avec les sédiments détermine la contamination des espèces. Des changements importants dans les communautés benthiques ont pu être observés à proximité d'émissaires d'égouts pluviaux. Une étude dans le Fisk Lake (Michigan) a démontré des concentrations anormales de plomb, de cadmium et de zinc dans les sédiments, les chironomides et les gastropodes à des endroits affectés par le ruissellement urbain. L'analyse du plomb, du cadmium, du zinc et du cuivre dans les sédiments de deux ruisseaux tributaires de la rivière Magog à Sherbrooke, a permis de constater que le pourcentage de surfaces imperméables du bassin de drainage influence le niveau d'accumulation de ces métaux dans le fond. Un test de mutagénicité de Ames effectué à partir de souches bactériennes de Salmonella typhimurium, indique une mutagénicité supérieure des eaux de conduites pluviales comparativement aux eaux de débordements d'égouts combinés