L’histoire littéraire à l’épreuve des sciences humaines : l’exemple de la littérature québécoise

La question de l’autonomie de l'approche littéraire à l’égard des sciences humaines se situe au coeur d’un important débat qui a animé les études littéraires au Québec durant plus de vingt ans. Dans un contexte où l’histoire littéraire et l’histoire de la littérature traditionnelles ont été remises en question et même malmenées, on a vu émerger deux grands projets visant à renouveler ces disciplines en tentant de les adapter à l’évolution récente des sciences humaines et des études littéraires. Cette étude montre comment La vie littéraire au Québec et l’Histoire de la littérature québécoise s’avèrent symptomatiques du mouvement visant à redéfinir l’histoire et l’histoire littéraire en s’appuyant sur les sciences humaines, mais sans perdre de vue la spécificité de l’approche littéraire. L’analyse proposée s'appuie sur le traitement réservé à l’écrivain Louis Dantin (pseudonyme d’Eugène Seers) dans les deux ouvrages.The question of the independence of literary analysis from the social sciences has been central to an important debate in literary studies in Quebec for more than twenty years now. In a context where the value of both literary history and traditional history of litterature has been questioned, two large projects have emerged that seek to renew these disciplines by attempting to adapt to recent developments in the social sciences and literary studies. This article shows how La vie littéraire au Québec and Histoire de la littérature québécoise are representative of the tendency to seek to redefine history and literary history using knowledge from the social sciences, while simultaneously seeking to maintain the specificity of literary analysis. The article focuses on the presentation of the author Louis Dandin (pseudonym of Eugène Seers) in these two publications