L’autonomisation de l’art instrumental arabe et, plus particulièrement, l’éclosion de l’art improvisatif du taqsīm au ‘ūd, sont concomitants à l’avènement de l’ère discographique et du 78 tours (1903) en Égypte, notamment avec les enregistrements de Sayyid a-s-Suwaysī, tandis que l’apogée de cet art attendra les années 1920, avec les développements apportés à cette pratique par Muḥammad al-Qaṣabgī, surnommé Sultan du ‘ūd. L’émergence du 78 tours est anticipée par une véritable renaissance musicale, menée par des musiciens de génie attachés à la cour d’Ismaël Pacha et ses successeurs. Le développement du pendant instrumental de cette école (nommée la Nahḏa), qui est inhérent au ‘ūd, est lié notamment à l’apparition au cours du dernier tiers ...