Le tourisme des dunes de l'erg Chebbi (Maroc). Les germes d' autodestruction d'un secteur en pleine expansion

At erg Chebbi, in the south-eastern region of Tafilalt, desert tourism is developing in a spontaneous way independently of any intervention by local authorities or of any efficient and rational territorial planning program. It is a tourism which relies on its environmental potential such as dunes, valleys and oasis and on its cultural and architectural heritage like Ksours, nomadic communities and Khataras, etc. This type of tourism, which has been growing for the last three decades, play a vital role in introducing economic sustainability practices. It also offers very important social benefits for the host community. However, this development is undermined by seeds of self-destruction that may lead to serious consequences in the future as the sector remains uncontrolled and managed by non-qualified stakeholders. Among the setbacks that may influence the fate of this evolution, we can cite the following : -the transition from an industry based on what might be called soft tourism and a rudimentary infrastructure to a heavy tourism industry, which is not compatible with an already fragile and threatened area ; -the non-respect of the environment both by tourists and by local stakeholders resulting in a deterioration of the fauna and flora, already threatened by climate change and desertifi¬ cation. -Noise pollution caused by motor sports activities that disturb the peacefulness of visitors and disrupts camel rides ; -the random planning of the territory and the installation of accommodation facilities in sensitive and risky areas threatened by floods of the rivers and by sudden inundations.A l'erg Chebbi, dans la partie sud-est de la région de Tafilalt, le tourisme saharieh se développe de façon spontanée, loin de toute intervention des collectivités locales, ou de tout programme d'aménagement territorial. Il se base sur les potentialités environnementales (dunes, vallées et oasis) et sur le patrimoine culturel et architectural (Ksours, localités des nomades et Khataras). Ce tourisme, qui s 'est développé durant les trois dernières décennies, joue un rôle prépondérant dans l'introduction de nouvelles pratiques et présente, en même temps, des avantages sociaux importants pour la communauté d'accueil. Mais cette évolution porte en elle-même des germes d 'autodestruction qui pourraient se traduire par des conséquences importantes, et ce d 'autant plus que le secteur demeure non contrôlé et géré par des acteurs non qualifiés. Plusieurs facteurs de vulnérabilité sont présentés : la transition d 'un tourisme «doux» fondé sur une infrastructure simple vers une industrie touristique lourde, non compatible avec un milieu fragile et par là même menacé ; le non respect du milieu, à la fois par les touristes et par les acteurs locaux, qui amplifie la dégradation de la faune et de la flore déjà menacées par les changements climatiques et la désertification ; mais aussi des pollutions sonores causées par les pratiques sportives mécaniques qui perturbent les milieux et entrent en conflit avec d'autres types de pratiques. S'ajoutent aussi l'aménagement aléatoire du territoire et l'implantation des établissements d'hébergements touristiques dans les zones fragiles et menacées par les crues des oueds et les inondations brusques.Dekkari Abderrahman. Le tourisme des dunes de l'erg Chebbi (Maroc). Les germes d' autodestruction d'un secteur en pleine expansion. In: Collection EDYTEM. Cahiers de géographie, numéro 14, 2013. Ressources patrimoniales et alternatives touristiques, entre oasis et montagne. pp. 35-44