Le massif de Wonga-Wongué. Un paléo-modelé holocène sur la côte gabonaise. Problématique paléomorphoclimatique et phytogéographique

Aholocene palaeomorphological form on the Gabonese coast ; palaeomorphoclimatic and phyosociologic problems. Located on the north west coast of the Gabon, south of the Gabon estuary and north of the inner Ogooue's delta, is the natural reserve of Wonga-Wongué, a very special area with rounded sandy hills covered by savanna and small clusters of rain forest. However, this landscape is dotted with deep holes resulting from heavy erosion. Whilst some of them are in activity, others seems to be latent. At places, we also find strange dry valleys. These forms are very similar to those that have been studied on the porous sandstone area of the Mbe plateau in Congo. And it appears that whilst some of them are made by temporary cataclysmic rainy events, others have been carved in the same way as the so called malagasy "lavaka". But, the original process seems to have occurred during the very wet holocene period, when sandy soils, completly full of water were prone to the action of erosion. The existence of both small wooded regions and large area of savanna beneath the equatorial line brings up the question of the reasons behind this stange situation. It is likely that the savanna principaly reflects the dry and cold climatic conditions of the upper pleistocene, when the action of upwellings was more marked along the coast , and secondly of the the antropic activity that followed prehistoric times. Characterised by many heliophilous trees, forest is now expansive, naturally driven by edaphic conditions, but above all by the recent disappearance of human fires.Sur la côte nord-ouest du Gabon, situé par 0°50' sud et de 9°10' à 9°40' est, entre l'embouchure du Gabon et le réseau fluvio-lacustre du delta intérieur de l'Ogooué, le massif de Wonga-Wongue constitue une région très originale tant par ses paysages de molles collines de savanes et ses bosquets forestiers que par un modelé sableux creusé de nombreux et parfois spectaculaires amphithéâtres d'érosion, les uns fonctionnels, les autres fossiles et parcouru localement par un étrange réseau de vallons secs. Ces formes sont très comparables à celles observées sur le plateau de Mbé (Congo) et il semblerait que si certaines fonctionnent par intermittence lors d'événements pluviaux particulièrement intenses de type "cataclysmique", d'autres relèvent d'une dynamique hydrologique de type "lavaka". Toutefois, il semble que la genèse originelle répondrait surtout d'un contexte paléoclimatique holocène très humide où l'engorgement des sols sablo-argileux pouvait déclencher des phénomènes érosifs très actifs sur les versants dénudés. La mosaïque de forêts-savane et les larges clairières steppiques posent la question de leur présence incongrue sous l'équateur. Les savanes très appauvries pourraient refléter, à l'opposé des conditions exposées ci-dessus, des héritages de périodes fraîches et sèches du pléistocène, en partie dues aux effets d'une activation des upwellings littoraux, puis anthropisées depuis la préhistoire. Les forêts, dominées par des héliophytes, manifestent une dynamique conquérante récente contrôlée par l'édaphisme mais surtout favorisée par l'absence de feux de brousse consécutifs d'une déprise humaine contemporaine.Peyrot Bernard. Le massif de Wonga-Wongué. Un paléo-modelé holocène sur la côte gabonaise. Problématique paléomorphoclimatique et phytogéographique. In: Travaux du Laboratoire de Géographie Physique Appliquée, n°16, Février 1998 1997. pp. 23-44