Étude des traces d'ions lourds dans les minéraux naturels d'origine terrestre et extra-terrestre

Dans les substances solides isolantes, les trajectoires d'ions lourds peuvent être transformées, après une attaque chimique appropriée, en traces visibles au microscope optique. On étudie tout d'abord les caractéristiques de l'enregistrement de telles traces, puis on montre que les mécanismes d'endommagement les plus souvent cités jusqu'ici — le processus de Brinkman et celui des « pointes thermiques » — ne peuvent rendre compte de leur formation. Ensuite on constate expérimentalement que la température est le facteur le plus important pour la disparition des traces et que tous les paramètres d'attaque sont susceptibles de modifier la vitesse et même la nature des processus physico-chimiques conduisant à leur révélation. Finalement on utilise les traces d'ions lourds présentes dans les minéraux naturels — avant ou après avoir soumis les échantillons à des irradiations, des recuits thermiques — pour essayer de résoudre quelques problèmes de géophysique et d'astrophysique (mesure de l'âge géologique des roches, détermination de la répartition et de la concentration de l'uranium dans les minéraux, évaluation de la durée de « vol » des tectites dans l'espace, estimation de la masse préatmosphérique des météorites, mesure de l'abondance des ions plus lourds que ceux du groupe du fer dans le flux primaire du rayonnement cosmique) .Maurette Michel. Étude des traces d'ions lourds dans les minéraux naturels d'origine terrestre et extra-terrestre. In: Bulletin de la Société française de Minéralogie et de Cristallographie, volume 89, 1, 1966. pp. 41-79