Contribution à l'étude des sulfures dans les enclaves de lherzolite à spinelle des basaltes alcalins (Massif Central et Languedoc, France)

Spinel lherzolite xenoliths from Massif Central and Languedoc (France) have equilibrated between 900 °C and 1,200 °C. They contain traces of sulfide that occur mainly as enclosed bodies within silicates and less frequently as interstitial grains. Modal proportions and bulk chemical compositions have been systematically reconstructed for these two kinds of sulfide occurrence. Experimental data in the Cu-Fe-Ni-S system indicate that the enclosed sulfide bodies have totally crystallized between 1,200 and 900 °C from a homogeneous, Ni-rich, immiscible sulfide liquid separated before deformations ; in the same temperature range, they have suffered some local remobilization in a closed system. Present assemblages in the enclosed (two Ni-rich pyrrhotite solid solutions, pentlandite, and chalcopyrite) result from reactions in the solid state continuing down to temperatures between 250 and 300 °C. The same origin and evolution are proposed for interstitial sulfides. However, these ones probably have been differentiated in an open system which might explain systematic modal and chemical variations between enclosed and interstitial sulfides. Basaltic modifications on sulfide assemblages were probably limited to remobilization during partial melting. All these results are compared with present data on sulfide assemblages from spinel lherzolite ultramafic bodies. It is concluded that, in upper mantle peridotite samples, sulfides have a mantle origin as their silicate host rocks.Les enclaves de lherzolite à spinelle du Massif Central et du Languedoc équilibrées entre 900 °C et 1 200 °C, contiennent des traces de sulfures principalement inclus dans les silicates, plus rarement interstitiels. Le mode et la composition chimique globale des deux types de sulfures ont été systématiquement reconstitués. Les données expérimentales du système Cu-Fe-Ni-S permettent d'estimer que les inclusions ont cristallisé entre 1 200 °C et 900 °C à partir d'un liquide sulfuré immiscible homogène, riche en Ni et séparé antérieurement aux déformations plastiques. Dans ce même intervalle thermique, elles ont été affectées par des remobilisations en système chimique fermé. Les paragenèses actuelles constituant les inclusions (2 solutions solides de pyrrhotite fortement nickélifères, pentlandite et chalcopyrite) résultent d'une suite de réactions à l'état solide bloquées vers 250 °C-300 °C. Une origine et une évolution identiques sont proposées pour les sulfures interstitiels. Toutefois, ces derniers ont probablement évolué en système chimique ouvert dès 1 000 °C-1 100 °C. Ceci pourrait expliquer les variations systématiques de leur mode et leur composition chimique par rapport aux inclusions. Les contaminations des sulfures par le basalte ont probablement été limitées à des remobilisations pendant la fusion partielle. Une comparaison est tentée avec les sulfures des complexes ultramafiques de Iherzolites à spinelle. On conclut que la majorité des sulfures disséminés dans les péridotites du manteau supérieur ont la même origine mantellique que les silicates coexistants.Lorand Jean-Pierre, Conquéré Fernand. Contribution à l'étude des sulfures dans les enclaves de lherzolite à spinelle des basaltes alcalins (Massif Central et Languedoc, France). In: Bulletin de Minéralogie, volume 106, 5, 1983. pp. 585-606