Approches socio-historiques des «trois cultures ibériques» par le prisme de la mosaïque socioculturelle de Melila

Pendant près de trois siècles la péninsule connaîtra une importante cohabitation entre Chrétiens Musulmans et Juifs, ce qu'il convient de nommer l'Espagne des «trois cultures ibériques». À la fin du XIe siècle, les relations entre les distinctes cultures ibériques vont se détériorer durablement en raison de la Reconquête menée par Alphonse VI. Il semble dune indispensable de s'intéresser aux contributions arabe et juive dans la formation de cette « Espagne des trois cultures». Néanmoins, l'historiographie existante relative à cette Espagne plurielle se focalise principalement sur le territoire de la péninsule ibérique, bien qu'il existe au sein même du territoire espagnol des zones de marges, de & entières où les interactions entre les «trois cultures ibériques» s'exprimèrent au passé tout autant qu'elles continuent à se perpétuer au présent. Sur ce plan notre contribution tentera d'étudier les dynamiques des relations interculturelles d'une ville héritière et contemporaine à la fois de l'Espagne de "trois culture", afin de repenser, à partir de ses propres marges, cette Espagne se conjuguant au pluriel. Ville espagnole méditerranéenne appartenant pourtant au continent africain et se situant sur la côte nord-est du Rif oriental du Maroc, Melilla, est un laboratoire des «trois cultures ibériques» qui cultive les paradoxes culturels et sociaux. La ville, fut tant un lieu d'immigration privilégié des juifs, des maures et des mudéjares expulsés de la péninsule ibérique suite à la reconquête, puis un refuge pour les sépharades persécutés du Maroc, de même qu'un nouvel eldorado pour les colons espagnols péninsulaires.Fernández García Alicia. Approches socio-historiques des «trois cultures ibériques» par le prisme de la mosaïque socioculturelle de Melila. In: Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°61, 2009. L’héritage de l’Espagne des trois cultures - Musulmans, juifs et chrétiens. pp. 192-199