Expériences de lecteurs. La réception croisée d’auteurs antiques

International audienceIt is interesting to reflect on reception that a historian can reserve for a novel and reading that a writer can have of a historian book, without any chronological limitation. For instance a certain writer may be led to speak about his reading of Herodotus, Cassius Dion, Marc Bloch... and a certain historian of his reading of Sue, Zola, Binet, ... On this occasion, each one delivers elements on his own conception of history or fiction.It is from different formulations of cross-eyes that the contributors of this issue investigate the specificities of historian and writer’s works. Studies deal with a plurality of forms of writing which may involve considerations both on the "discipline" of the author envisaged and on that which compels him, if the receiver distinguishes one from the other. They choose to focus on ancient authors. In both Greeks and Romans cultures the opposition between literature and history is not self-evident: the epic, as a memorial of the most remote past, is the ancestor of history, which is brought closer to Poetry. The reception of Antiquity thus favors by nature confrontation of varied approaches and genres.Il n’est par inintéressant de réfléchir à la réception qu’un historien peut réserver à un roman et à la lecture qu’un écrivain peut faire d’un livre d’historien, sans limitation chronologique. Ainsi tel écrivain peut être amené à rendre compte de sa lecture d’Hérodote, de Cassius Dion, de Marc Bloch… et tel historien de sa lecture de Sue, de Zola, de Binet, ... À cette occasion, chacun livre des éléments sur sa conception de l’histoire ou de la fiction.C’est à partir de différentes formulations de regards croisés que les contributeurs de ce numéro enquêtent sur les spécificités du travail de l’historien et de celui de l’écrivain. Les études abordent une pluralité de formes d’écriture susceptibles de recéler des considérations tant sur la « discipline » de l’auteur envisagé que sur celle qui lui fait concurrence, si tant est que le récepteur distingue l’une de l’autre. Elles choisissent de se concentrer sur des auteurs antiques. Chez les Grecs comme chez les Romains l’opposition entre littérature et histoire ne va en l’occurrence pas de soi : l’épopée, en tant que mémorial du passé le plus reculé, fait alors figure d’ancêtre de l’histoire, qui elle-même est rapprochée de la Poésie. La réception de l’Antiquité favorise donc par nature la confrontation de démarches et de genres variés