Influence des consonnes françaises sur la qualité vocale de /a/ chez des sujets dysphoniques et sains

résumés de 2 pages édités par le CIPA, 12 Place du Parc B-7000 Mons. CIPA@umons.ac.be© CIPA 2019ISBN 978-2-930200-88-0 (format papier)ISBN 978-2-930200-89-7 (format PDF) D/2019/7789/3International audienceL’articulation supra-glottique influençant la voix (Watterson et al. 1993), les changements de contextes consonantiques font-ils varier acoustiquement la qualité vocale des voyelles adjacentes, et le ressenti de sujets normophoniques et dysphoniques ? La population étudiée regroupe 10 femmes et 4 hommes français diagnostiqués comme dysphoniques (bilan phoniatrique, nasofibroscopie ; grade G1 ou G2 ; 5 polypes, 1 sulcus, autres sans lésion laryngée) et 7 sujets sains (26-65 ans), sans trouble d’articulation ni de parole. Aucun dysphonique ne suivait de rééducation au moment des enregistrements, réalisés en environnement calme avec Computerized Speech Lab, une carte son KayPENTAX 4500 et un micro serre-tête AKG 450 à 2 cm de la bouche. Le corpus comporte deux /a/ tenus (2s centrales analysées), 40 phrases-cadre Il dit CVCVCV deux fois répétées 3 fois, où C=/b,d,f,g,k,l,m,p,t,v/ et V=/a,o,i,u/ (uniquement partie stable du /a/ analysée), deux textes majoritairement composés de /p,t,k/ et de /v/. Après segmentation manuelle des /a/ tenus et des logatomes CVCVCV, l’Acoustic Voice Quality Index (AVQI, Maryn et al. 2010), le Smoothed Cepstral Peak Prominence (CPPS, Maryn et al. 2009), le jitter, le shimmer, et le Harmonic to Noise Ratio (HNR), ont été mesurés. Nos premiers résultats montrent que, pour tous, les jitter, shimmer, AVQI et HNR des /a/ isolés, puis des 2èmes /a/ des logatomes (durée absolue rapportée à celle du logatome CVCVCV : 247ms avec /f/, 249ms avec /m/, 257 ms avec /l/, 278ms avec /v/) entourés de /m,l,v/ (exemple : /mamama/) sont plus proches de valeurs normales que ceux des /a/ entourés de /p,t,f,k/ ; par exemple, le CPPS est supérieur (timbre plus riche) pour /a/ entouré de /m,l,v/. Les paramètres vocaux des patients sont plus pathologiques mais non significativement différents des témoins, excepté l’AVQI du /a/ avec /m/. Les patients considèrent le texte avec /v/ comme plus confortable que celui avec /p,t,k/, ce qui n’est le cas du ressenti que d’un seul sujet sain. La qualité vocale varie donc selon le contexte consonantique : les consonnes voisées faciliteraient la mise en vibration des plis vocaux pour les voyelles qui les suivent (Revis 2004). Les contextes consonantiques pour lesquels les paramètres acoustiques s’éloignent des valeurs standard sont des consonnes sourdes (Watterson et al. 1993). Ces variations semblent pertinentes à considérer pour l’évaluation et la prise en charge des dysphonies. L’influence de la position syllabique et la corrélation entre les paramètres mesurés et la durée des /a/ sera ensuite étudiée