La « Sorcellerie » : une catégorie problématique des pouvoirs au sein de l’Église de Zéphirin (Congo-Brazzaville)

International audienceThis article considers “witchcraft” as a problematic term. The ambiguity of this notion, corroborated by the colonial and missionary imagination, is due to an erroneous translation of local terms. Stripped of its equivocal and approximate character, “witchcraft” as a category of analysis makes it possible to understand the contemporary stakes of the Church of Zéphirin, including charismatic legitimacy, intergenerational tensions, and reproduction of the lineage structure. More than a fixed and essentialised phenomenon, the “witchcraft” complex thus appears as a mechanism conducive to the analysis of the microphysics of power: a mode of government, a corrective discipline, a condition for living together. Without being totalitarian nor exclusive, the “witchcraft” is associated with other technologies of power producing subjects marked by globalization.Cet article appréhende la « sorcellerie » comme un terme problématique. L’ambiguïté de ce vocable que corrobore l’imaginaire colonial et missionnaire émane souvent d’une traduction erronée de la terminologie locale. Dépouillée de son caractère équivoque et approximatif, la « sorcellerie » comme catégorie d’analyse permet de comprendre les enjeux contemporains de l’Église de Zéphirin parmi lesquels figurent la légitimité charismatique, les tensions intergénérationnelles, la reproduction de la structure lignagère. Plus qu’un phénomène figé et essentialisé, le complexe sorcellaire apparaît ainsi comme un mécanisme propice à l’analyse de la microphysique du pouvoir : mode de gouvernement, discipline corrective, condition de « vivre ensemble ». Loin d’être totalitaire et exclusif, le sorcellaire s’allie à d’autres technologies de pouvoir qui produisent des sujets marqués par la mondialisation