La dépendance à l’épreuve de la distance : le rapprochement intergénérationnel est-il le déterminant majeur des migrations résidentielles post-retraites ?

Les migrations post-retraite sont actuellement peu étudiées parce qu’elles sont moins fréquentes compa- rativement à celles survenant à d’autres périodes du cycle de vie. Elles sont cependant loin d’être inexistantes. Par ailleurs, le fait de migrer n’est pas indépendant des caractéristiques de la commune d’accueil. On sait par exemple que les jeunes retraités migrent principalement vers des espaces campagnards (notamment en Ardenne, dans la région de l’Ourthe-Amblève ou le long du littoral belge). En revanche, ils quittent davantage les grandes villes. Cette spatialisation de la migration existerait aussi aux âges très élevés (s’approchant de la fin de vie) mais probablement pour des raisons différentes, liées par exemple à la proximité par rapport aux infrastructures, à la volonté de se rapprocher de la famille, etc. (Thalineau et Nowik, 2009). L’objectif de cet article est de déterminer si les migrations post-retraite permettent, ou non, un rapprochement intergénérationnel. Nous centrerons notre propos sur la volonté de se rapprocher de sa famille et sa traduction dans le choix du lieu de destination. Travaillant sur la Belgique, cet article tend à démontrer que le rapprochement intergénérationnel ne concernerait pas l’ensemble des migrations survenant aux âges élevés. Quant aux facteurs favorisant le rapprochement, on observe un poids important des modes de vie des parents et des enfants (isolé, en couple…) mais aucun impact de la situation socioéconomique