L’auteur s’attache à montrer comment des attributions catégorielles en termes de nations, données aux esclaves africains par les commerçants de la Traite ont été réinterprétées par ces derniers et leurs descendants d’abord au sein des confréries laïques catholiques, puis au sein des communautés du candomblé, dans des quêtes identitaires ethnico-statutaires et religieuses. L’histoire du concept de nation, sa polysémie qui touche aux registres de l’ethnicité, du politique et du religieux est retracée pour mettre en lumière les différents moments qui aboutissent à la situation actuelle. Ainsi, l’élaboration de la tradition du candomblé bahianais repose en partie sur les inventions d’une élite sacerdotale, constructions en partie légitimées par...