Les pompes funèbres de Desaix, comme celles de Lannes, servent un pouvoir consulaire encore mal affermi, au sein duquel Bonaparte a besoin d’apparaître comme le primus inter pares. Renouant avec une tradition, il va chercher sa légitimité dans les discours des panégyristes ou chez Chateaubriand, La Harpe, Fontanes. Conférant l’apothéose à Desaix, il peut compter sur les discours de Daunou, de Duchesne, de Garat, sur les peintures de Dutertre et de beaucoup d’autres, pour faire l’éloge et la légende du mort glorieux, républicain à l’antique, guerrier-philosophe. La récupération se fait davantage encore dans le sens prophétique accordé au sacrifice suprême, selon qu’il est offert à la République ou à Bonaparte lui-même.Words and Ashes : the S...