Il s’agit dans cette note de recherche de baliser un terrain encore en friche, celui du mode de passage des musiques afro-américaines — et plus particulièrement du rap — sur la rive orientale de l’Atlantique. Pour le rap ce voyage s’insère dans une perspective doublement originale. Contrairement à ce qui s’est passé pour le jazz, ce n’est pas une intelligentsia qui en a pris en charge le contenu mais une classe de laissés-pour-compte du système scolaire et de la culture. En outre, les éventuelles racines africaines dont se prévaut fantasmatiquement la culture afro-américaine se trouvent effectivement à l’œuvre chez ceux qui sur notre sol ont choisi d’assumer la culture hip-hop. Ces particularités donnent au franchissement de l’Atlantique pa...