Le rythme est une de ces notions formelles qui semblent défier toute conceptualisation précise. L’évidence de son existence, sa présence, pourrait être attestée par la récurrence de la mention lexicale dans la vie quotidienne : rythme des saisons, rythme cardiaque, rythme ternaire, rythme narratif… Parlons-nous encore de la même chose ? Comment dire le rythme sans passer par de suggestives métaphores, presque toujours musicales ? Autre défi : comment mesurer le rythme autrement que par la métrique ? L’analyse de la poésie versifiée est, à cet égard, une référence, un modèle, d’une cohérence telle que l’on a bien du mal à ne pas plaquer les pratiques d’analyse sur les autres matériaux linguistiques, malgré de radicales incompatibilités sémio...