Apprendre à « prendre la vie au sérieux » sur les bancs de l’école fasciste : Giovanni Gentile et l’éducation d’une « Nouvelle Italie »

L’article tente de nuancer le jugement selon lequel l’œuvre et la pensée de Giovanni Gentile ne seraient inspirées que par un esprit profondément conservateur et réactionnaire. Pour ce faire, il analyse le traitement particulier que Gentile réserve à la question de la nouveauté et de la continuité historique, en l’appliquant à deux domaines distincts qui pourtant sont intimement corrélés. Le premier est celui de l’évaluation manichéenne que Gentile donne de l’histoire italienne, et notamment son jugement négatif de la Renaissance et de l’époque libérale de Giolitti, rangées sous l’étiquette de la « Vieille Italie ». Gentile l’oppose à la « Nouvelle Italie » du Risorgimento, qui inaugure quant à elle une tradition nationale positive, dans laquelle prétend s’inscrire le fascisme. Le second domaine est celui de l’école que Gentile entreprend de transformer en profondeur par le biais d’une réforme scolaire dont on a souvent mis en avant les aspects conservateurs et autoritaires, mais qui contient également des éléments extrêmement novateurs. Aussi l’enseignement réformé par Gentile est-il censé diffuser le nouvel esprit moral et patriotique de la « Nouvelle Italie », et se faire le digne héritier de la tradition du Risorgimento.L’articolo riesamina il giudizio storiografico secondo cui l’opera e il pensiero di Giovanni Gentile furono animati esclusivamente da un’indole reazionaria e conservatrice. A tal fine esso analizza il modo peculiare con cui Gentile affronta il problema dell’innovazione e della continuità storica, applicandolo a due ambiti distinti seppur strettamente vincolati. Il primo concerne la rilettura gentiliana della storia italiana, intrisa di radicale manicheismo, e segnatamente il giudizio negativo sul Rinascimento e l’epoca liberale di Giolitti, archiviati sotto l’etichetta della « Vecchia Italia ». Gentile li contrappone alla « Nuova Italia » del Risorgimento, che invece inaugura una tradizione nazionale positiva, nella quale vuole iscriversi il fascismo. Il secondo ambito concerne la scuola, che Gentile si accinge a trasformare da capo a fondo, per mezzo di una riforma di cui sono stati spesso messi in rilievo gli aspetti conservatori e autoritari, ma che contiene nondimeno elementi estremamente innovativi. La scuola riformata da Gentile ha come fine, infatti, quello di diffondere il nuovo spirito morale e patriottico della « Nuova Italia » e diventare così il degno erede della tradizione risorgimentale