Les géographes au risque de la complexité

Le statut du réel est au cœur de la philosophie des sciences ; les géographes, pourtant particulièrement concernés, ne s’en sont souvent guère préoccupé. Le positivisme plus ou moins affiché auquel ils adhéraient facilitait, s’il ne l’excusait pas, cette indifférence. L’entrée dans le paradigme de la complexité les mets au pied du mur : il ne peut plus y avoir de bonne science – donc de bonne géographie – sans une réflexion en profondeur sur l’idée que le scientifique se fait du réel.The status of reality is embedded in the core of the philosophy of science. Geographers are particularly concerned by the question although their interest in it has been limited. Their adoption of a positivist point of view explains, if it does not excuse, this lack of concern. But as geographers embrace the paradigm of complexity, they are faced with a difficulty. It is not possible to be a true scientist and thus a true geographer without some fundamental reflection on the idea that scientists have of reality