L’injonction hippocratique d’une pratique lentement incarnée fait actuellement écho aux demandes d’auto-médecine et d’autonomie appuyée du malade (guide de santé, automédications, médecins douces et parallèles) comme aux tentatives de désincarnation de l’acte médical (robotisation, virtualisation du soin). La scission entre les demandes et objectifs des malades d’une part et des médecins de l’autre interrogent l’intersubjectivité de la pratique de soin. Entre ces deux expressions extrêmes des traditions instrumentale et clinico-humaniste, la médecin s’affirme sous la coupe du kaïros : elle est juste milieu et juste mesure du subjectif de son objet(-sujet) et de l’objectivité visée par son approche, ses méthodes et réflexions scientifiques....