Bien qu’ils aient aujourd’hui abandonné la plupart des éléments de leur costume traditionnel, les Indiens de culture jivaro continuent de s’orner le visage de motifs géométriques tracés avec un pigment rouge. L’article cherche à éclairer les raisons de la persistance de cette pratique, en s’attachant à analyser le rapport entre la peinture corporelle et la manière jivaro de construire une certaine forme d’identité. L’auteur montre que les motifs peints renvoient à une configuration articulant deux relations agonistiques ritualisées, celle d’une part qui unit et oppose un homme à ses égaux (c’est-à-dire à d’autres hommes adultes), celle d’autre part qui oppose et fusionne un vivant et un mort. Cette figure relationnelle complexe, indexée par...