« Car c'est moy que je peins ». Individu et liens sociaux dans les écrits du for privé

Les écrits du for privé - mémoires, autobiographies, livres de famille ou de raison, diaires, journaux intimes, chroniques ou annales… - se développent en France et en Europe dès la fin du Moyen Àge et sont considérés, à des degrés divers, comme des écrits « personnels » ou « intimes ». Une relation puissante existe entre de tels textes et l’idée que l’homme occidental disposerait en lui d’un espace de réflexion intérieure, généralement appelé le « moi ». Lorsqu’il aborde tel document, le chercheur sait donc qu’il part à la rencontre d’une individualité dont il va chercher à décrypter non seulement les intentions apparentes dans les actions ou affleurantes dans le langage, mais également les mécanismes de pensée qui constituent le scripteur comme un individu au sein d’une société donnée. La confrontation est ici tout à fait passionnante. Cette rencontre de Conques sera ainsi l’occasion d’une réflexion commune sur individu et écriture de soi. Elle souhaite être le lieu d’un dialogue privilégié entre historiens, historiens de l’art, anthropologues et linguistes