En 1927-29, puis de nouveau en 1953, Pablo Picasso représente l’ombre portée du peintre sur la toile. C’est d’abord le profil de son visage, inspiré d’un autoportrait photographique de 1927, qui semble esquiver, dans une dizaine de tableaux, les monstrueuses mâchoires qui caractérisent les visages féminins qu’il peint à cette époque. Vingt-cinq ans plus tard, l’ombre d’un corps que l’on imagine debout devant la scène, interfère avec un nu couché, dans un micro-récit pictural seulement composé de deux toiles, datées du 29 décembre. Mais si l’ombre semble bien impliquer un corps présent dans le contre-champ de l’image, celui de la femme n’est devenu, en cette fin de 1953, que la représentation d’une absence, une enveloppe vide que la peinture...