Les récents travaux portant sur les sexualités dans le monde antique gréco-romain (ou du moins sur les pratiques que nous, modernes, regroupons sous cette dénomination) ont mis au jour une construction des catégories très particulière et très différente des constructions actuelles. Dans le monde antique, en effet, l’opposition homme/femme n’est pas l’opposition première et l’identité de sexe du partenaire n’est pas le critère essentiel pris en considération pour évaluer moralement la sexualité d’un individu : les catégories « homosexuels » et « hétérosexuels » y sont anachroniques. Pourtant, alors que les pratiques sexuelles sont évaluées à l’aune de la citoyenneté et de la maîtrise de soi (croisées avec d’autres critères comme l’âge ou les...