Emprisonnée pendant vingt ans à la forteresse de Schusselbourg, pour sa participation au mouvement La volonté du peuple, responsable de plusieurs attentats dont l’assassinat du tsar Alexandre II, la populiste russe Vera Figner mène d’abord en détention puis dès sa sortie en 1906 une entreprise singulière de résistance par l’écriture. La Venus de la Révolution entreprend en effet de constituer son récit autobiographique d’emprisonnement en un outil de lutte contre l’arbitraire du pouvoir tsariste. Si, avant 1917, il s’agit pour elle de constituer la longue et douloureuse incarcération d’elle et de ses camarades en un symbole de la répression, la rédaction de ses mémoires après la Révolution participe de l’écriture d’une histoire des prisons ...