En envisageant l’œuvre de Leopardi comme tout entière sous le signe du désir, Perle Abbrugiati suggère ici comment, dans les Operette morali surtout, se complètent et entrent en conflit le désir de bonheur et le désir de sens. L’œuvre léopardienne sera définie comme le lieu d’une coexistence incompatible entre un matérialisme rigoureux et un désir de finalité permanent, une œuvre où le désir et la désillusion se nourrissent l’un de l’autre, et dont l’écriture est commandée par trois principes entrelacés : un principe de dérision, qui vient de la frustration du désir de sens ; un principe de nostalgie, faisant que toute philosophie est nostalgie d’une illusion de sens, et un principe de jeunesse enfin, en vertu duquel sont également rejetées...