Ce que le temps fait aux formes planimétriques

L’analyse dite de morphologie agraire est passablement discréditée depuis longtemps en géographie, en histoire et en archéologie. Les causes sont dues à une espèce de « péché originel » car, dès les XVIIIe et XIXe siècles, on voulait pouvoir lire dans les formes des fonctions, des origines typologiques et des ethnies. L’article exploite les résultats de recherches en France et en Italie où l’analyse des formes est insérée dans une démarche archéogéographique qui articule des travaux d’archéologie, de géoarchéologie, d’histoire et de géographie. Les résultats sont dérangeants, en ce sens qu’ils proposent des objets très différents de ceux qui sont admis dans les travaux de synthèse. Il est possible de montrer que les questions posées n’ont plus de rapport avec les lointains déterminismes qu’on voulait mettre en œuvre aux origines de l’analyse de morphologie agraire. Et on pourrait ainsi prochainement passer du péché originel de la pratique de morphologie agraire à sa réhabilitation.The analysis of ‘agrarian morphology’ has for a long time now fallen into discredit in geography, history and archeology. The causes are related to a sort of ‘original sin’, since, already in the 18th and 19th centuries, the intention was to discover functions, types and ethnic origins through the study of forms. Research conducted in France and Italy is presented where the analysis of forms is part of an archeo-geographical procedure involving archeology, geoarcheology, history and geography. The results are disturbing since these findings turn out to be quite different from what is stated in synopses. It can be shown that the questions raised are no longer related to the remote determinisms that the first analyses of agrarian morphology invoked. We might soon move beyond the original sin of agrarian morphology toward the rehabilitation of this field of study