De la restauration à l’exposition : à la recherche de sens et de cohérence

Cet article s'intéresse à la distance existant entre une opération de restauration et sa présentation au grand public. Il s'appuie sur une étude de cas, la restauration d’une toile de Michel Serre, peintre actif en Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le temps imparti pour cette restauration se sont enchaînées études et interventions, mettant en œuvre de nombreux acteurs – restaurateurs, conservateurs, historiens d’art, photographes et scientifiques du patrimoine – dont les échanges étaient orientés vers la réalisation de l’intervention. Passer de ce "faire" au "faire connaître" de l’exposition nécessite des étapes de reconstruction / agrégation analytiques, qui ne sont pas sans rappeler les enquêtes policières : les indices au départ disjoints convergent pour construire des liens nouvellement mis en perspective dans l’exposition.This article focuses on the gap existing between the restoration of a painting and its presentation to the general public. The case study is a painting by Michel Serre, an artist working in Provence in the 17th-18th centuries. During the alloted time for restoration, studies and interventions of numerous actors –conservators, curators, art historians, photographers and conservation scientists – have been focusing on the achievement of the restoration. Translating this "doing" into a "making of" for the exhibition implies reconstruction / analytical aggregation steps, which echo mystery investigation : clues, at the beginning appart, converge towards building links and new standpoints presented in the exhibition