La démocratie locale en quartiers à Paris : une ségrégation territoriale ?

La loi de démocratie de proximité, adoptée en février 2002, impose à Paris la création de quartiers de participation, subdivisions institutionnalisées des arrondissements. La genèse, la production et l’usage de ces nouveaux territoires de démocratie locale posent de nombreux enjeux de géographie socio-politique, notamment dans le contexte complexe de Paris. L’un de ces enjeux est l’utilisation de critères sociaux dans le découpage d’une maille politique pérenne. Au-delà de la notion maintes fois vantée de mixité sociale, les élus doivent prendre des décisions concrètes dans les découpages pour faire - ou non - des quartiers homogènes socialement, au risque de créer une ségrégation territoriale redoublant des disparités socio-spatiales. A partir de l’exemple de quelques arrondissements parisiens, il s’agit d’analyser les discours des élus sur cette question socio-territoriale, puis les choix de territorialisation réellement effectués, enfin les effets de ces stratégies sur la participation et l’action publique locales.The law on “local democracy” adopted in February 2002 imposes in Paris the creation of participative subdivisions within the territories of municipalities (arrondissements). The genesis, production and use of these new territories present questions for socio-political geography, notably in the complex context of Paris. One of these questions is the social criteria used in building sustainable political subdivisions. Despite of the famous social mixity notion, the elects have to choose concretely their subdivisions. They sometimes build social homogeneous neighborhood districts and potentially a territorial segregation which would underline and increase social disparities. In case of several municipalities, we propose to study elects’ speeches about this social and territorial question, then the really applied choices of subdivisions, and at last, the effects of those strategies on local participation and public action