L’Etude du cinéma de l’Ecole de Barcelone (groupe à l’existence éphémère qui apparaît dans l’Espagne des années soixante) offre l’occasion d’envisager la défiance des avant-gardes à l’égard du récit. La narration lacunaire dont l’Ecole de Barcelone adopte le principe prend à rebours le récit traditionnel et sa quête de cohérence et de continuité. Elle invite le spectateur à faire l’expérience déconcertante de la déliaison et du vide. Une telle démarche engage une posture éthique. L’Ecole de Barcelone met ses pas dans ceux d’une modernité qui entend s’écarter d’un discours autoritaire aliénateur et prétend faire du spectateur un partenaire de la création. Mais cette pratique subversive s’opère au risque d’un naufrage du sens et du constat dé...