Introduite en France avec tous les honneurs pendant la période révolutionnaire, la philosophie kantienne de l’histoire demeura longtemps, par la suite, à l’ombre des trois Critiques. Tout au long du XIXe siècle et presque jusqu’à nos jours, la philosophie universitaire considéra avec un certain mépris les écrits de Kant qui traitent de la philosophie de l’histoire : ces « écrits mineurs », explicitement rédigés par leur auteur pour le grand public. Pour expliquer ce mépris, il ne suffit certainement pas de s’en référer à l’opinion bien connue, longtemps partagée par un grand nombre d’interprètes, selon laquelle la philosophie kantienne de l’histoire n’est pas à la hauteur de la philosophie critique. D’autres raisons renforcèrent sans doute ...