Souvent drôles, les Salons déploient tout l’arsenal du rire décapant et de l’ironie démystifiante (burlesque, persiflage, mots d’esprit etc.), si familier aux philosophes, contre la médiocrité, la prétention, la corruption que Diderot dénonce dans les mauvaises toiles, chez les mauvais peintres, et dans la société qui les nourrit. Mais cette veine critique, qui parfois se fond dans la fameuse gaieté française, mondaine, libertine, voire blasphématoire, n’est certes pas le seul mode de l’ironie dans le texte. S’y ajoute par exemple une auto-ironie subtile soulignant les ambiguïtés dont Diderot est conscient dans ses propres positions sur l’art, ainsi que ses propres faiblesses de critique. Plus largement, une vision ouverte de la place de l’...