Deux fois dans les Lois, Platon légifère sur les funérailles et, dans les deux cas, il interdit la récitation des chants funèbres. Pour toute une tradition, cette interdiction ne ferait que prolonger une censure du thrène initiée par les premiers législateurs grecs. Mais un examen plus attentif montre que les lois qui ont accompagné le développement de la cité démocratique n’ont pas interdit le thrène mais seulement limité sa pratique. Il faut alors reconnaître l’originalité des réformes de Platon qui, de façon cohérente avec ses développements sur la musique et l’au-delà, invente une forme de funérailles en rupture totale avec les cérémonies de l’Athènes démocratique et où l’oraison funèbre (epitaphios) n’a pas plus de place que le thrène....