Le paradoxe de la preuve en histoire. Une approche rhétorique de l’écriture d’Arlette Farge

Si, selon Aristote, la validité de toute argumentation se fonde autant sur des preuves techniques que sur des preuves extratechniques, ces dernières semblent être les seules sur lesquelles l’historien puisse légitimement fonder son propos. Le fait que les champs de validité de l’argumentation en histoire et en rhétorique ne se recoupent pas peut placer les historiens devant une situation paradoxale : ils peuvent être contraints à avoir recours aux preuves techniques de la rhétorique alors que de telles preuves sont réputées non valides en histoire.If, according to Aristotle, the validity of any argument is based on technical as much as extra-technical evidence, the latter, however, seems to be the only one which is likely to grant historians a legitimate base to any assertion they make. The fact that in both history and rhetoric argumentation validity has no cross-checking to feature its scope may make historians face a paradoxical situation : they might be compelled to resort to technical evidence of rhetoric whereas such an evidence is known to be invalid as far as history is concerned.Según Aristóteles, la validez de toda argumentación se fundamenta tanto en sus pruebas técnicas como en la extratécnicas, siendo estas últimas las únicas sobre las cuáles los historiadores pueden basar legítimamente sus investigaciones. El hecho de que los campos de validez de la argumentación en historia y en retórica no puedan recortarse, puede colocar a los historiadores frente a una situación paradojal : los obliga a recurrir a pruebas técnicas de la retórica en tanto que tales pruebas son reputadamnete inválidas en historia