La revendication de la capacité de la science mécaniste nouvelle à prolonger la vie, dans des proportions dont on s’est souvent complu à exhiber le caractère irrationnel, est plus complexe qu’il n’y paraît. L’étude du détail des textes de Descartes, en particulier de la correspondance, montre ainsi que ce n’est pas d’abord l’étude de la médecine, si parfaite et démonstrative soit-elle, qui peut fournir à l’homme les moyens de vivre mieux et plus longtemps. C’est, inversement, la mise au jour des pouvoirs de l’âme sur ses représentations, donc sur le corps auquel elle est jointe, qu’il faut privilégier. La problématique de la conservation de la santé se résout ainsi dans une éthique de la joie entée sur une psychophysiologie radicalement sin...