Le café en Amérique latine, une durabilité à géométrie variable

En Amérique latine, le café peut être considéré comme le pire ou parmi les meilleurs des systèmes de production agricole, tout au moins au niveau de ses conséquences environnementales. Conduit dans le cadre de grandes exploitations au Brésil, tournées vers la recherche du profit le plus élevé et le plus immédiat, sa culture a abouti à la destruction d’espaces immenses. Par contre, la mise en exploitation de milieux montagnards potentiellement plus fragiles dans les cordillères hispano-américaines, par des populations paysannes soucieuses avant tout de fonder une exploitation agricole, n’a pas entraîné de dégradation majeure, bien au contraire, malgré un peuplement important de ces milieux. L’exemple de la caféiculture souligne donc la part des déterminations initiales et des orientations socio productives dans la durabilité du système de production agricole.In Latin America, the production of coffee can be considered as the worst or among the best agricultural systems, at least in terms of environmental consequences. Grown on big farms in Brazil, designed to generate immediate and the highest profits, its cultivation has resulted in the destruction of large areas. However, the exploitation of potentially more fragile mountainous areas in the Hispanic-American cordillera, by a farming population preoccupied by setting up an agricultural holding, has not led to a major degradation of the environment - on the contrary; and this despite the existence of an important population in these areas. The example of coffee cultivation underlines the role played by initial determination and socio-productive orientations in the durability of the agricultural production system