L’extension des limites administratives de Hanoi : un exercice de recomposition territoriale en tension

La capitale du Vietnam a connu en 2008 une redéfinition de son périmètre administratif en intégrant une province voisine, Ha Tay. Résultat d’un geste politique fort, la recomposition territoriale de cette capitale d’Asie du Sud-Est au dynamisme économique envié cache un enchevêtrement d’enjeux politiques et économiques associé au foncier. En effet, depuis l’ouverture économique du Vietnam au milieu des années 1980, le foncier a joué un rôle essentiel dans l’enrichissement de plusieurs franges de la société. Les politiques territoriales d’attraction des investissements privés et les stratégies élaborées par les acteurs du développement urbain pour l’accès au foncier ont été à l’origine de la reprise en main d’une province limitrophe de la capitale par le pouvoir central. La pression qui s’exerçait sur la terre compromettait le développement harmonieux de la capitale du Vietnam.The administrative territory of Hanoi, the capital city of Vietnam, was redrawn in 2008 with the annexing of the neighbouring province of Ha Tay. The territorial restructuring of this Southeast Asian capital city–with an enviable economic dynamism– results of a strong political gesture. Yet it also hides an entanglement of land-related political and economic interests and conflicts. Indeed, since the economic opening of Vietnam in the mid-1980s, land played a crucial role in the creation of new private wealth across certain social strata. This article explores the role of territorial policies aimed at attracting private investments and of strategies elaborated by public and private urban development actors to access developable lands and assess their impact on the decision to extend Hanoi’s administrative perimeter. We show how new land strategies and territorial governance practices motivated the central power to bring Ha Tay back into the fold of its authority. We also emphasize on the way how pressures put on land at the edge of Hanoi compromised the harmonious development of the national capital and led to its extension