«Je ne lance pas des bombes, je fais des films », clamait R.W. Fassbinder, membre éminent du Nouveau cinéma ouest-allemand des années 1960-1970, pour lequel les films devaient être des armes politiques. Confrontés à un état et à une mentalité collective qu’ils jugeaient encore empreints de fascisme, ces cinéastes engagés entendaient mettre à nu les continuités entre la société du miracle économique et un passé nazi refoulé. Mais cette critique radicale peina à se faire entendre dans une RFA en proie à la violence terroriste, dont le point culminant fut l’« Automne allemand » de 1977. Dès lors, l’auteur montre comment certains cinéastes, tels M. von Trotta et V. Schlöndorff, s’efforcèrent de restituer le parcours des terroristes, avec empath...