Depuis les travaux de Maurice Halbwachs, nous savons que la mémoire collective doit être considérée comme le produit d’une sélection et d’un oubli. Aujourd’hui, au Bénin, la mémoire de l’esclavage passe par les discours de commémoration officielle, par les narrations orales et les pratiques rituelles populaires. Si, d’un côté, le ton semble consensuel, de l’autre, on assiste à un travail sur la mémoire fluctuant et sélectif. Les cultes et cultures populaires contribuent ainsi à la construction sociale d’un passé politiquement « sensible » et à l’émergence de nouvelles formes de relation à l’Histoire. Ce dossier aborde les aspects ambivalents de l’héritage de l’esclavage au Bénin, de ses traces matérielles, symboliques et religieuses. Achet...