Sufism, Moral Performance and the Public Sphere in Syria

This article aims to analyze Sufism as a religious framework for social action in contemporary Syria. Sufism in Syria has been on the rise during the last two decades, in response to a growing demand for Islamic forms of personal piety. The focus of the Sufi tradition on the moral reform of the individual and on the reconfiguration of the self according to religious principles generates religiously informed social agents. The expression of Sufi identities in the public sphere is done through various forms of moral performance, i.e. the enactment of embodied religious principles as the framework for social practices. This continuous mobilization by the Sufis of embodied religious principles has the effect of inscribing them in the processes that shape and constitute the Syrian public sphere. The ethnographic data analyzed here was collected during my fieldwork among Sufi communities in Aleppo and the Kurd Dagh between 1999 and 2001 and again in May 2002.Cet article propose d’analyser le Sufisme en tant que cadre religieux de l'action sociale en Syrie contemporaine. Le Sufisme en Syrie est en progression depuis les deux dernières décennies, en réponse à une demande croissante de formes islamiques des pratiques religieuses personnelles. La tradition soufie, basée sur la réforme morale de l'individu et la reconfiguration de soi-même selon des principes religieux, génère des facteurs sociaux ancrés dans la religion. Dans l’espace public, l’identité soufie s’exprime par diverses formes de pratiques morales, c.-à-d. par l’application de principes religieux au cadre de la vie sociale. Cette mobilisation permanente par les adeptes du soufisme des principes religieux appliqués a pour effet de les inscrire dans le processus de formation de l’espace public syrien. Les données ethnographiques analysées ici ont été recueillies au cours de travaux sur le terrain parmi les communautés sûfies d’Alep et du Kurd-Dagh entre 1999 et 2001 puis en mai 2002