Le but de cet article est, à travers l’histoire des relations entre science et philosophie du temps, de retracer l’archéologie épistémologique du temps pensé comme progrès linéaire. Nous voudrions montrer : 1. que la pensée du « temps » évolue avec le temps, 2. que cette évolution peut se lire en même temps en science et en philosophie sans qu’il soit nécessaire d opposer l’une à l’autre, 3. qu’elle n’est pas réductible à une opposition entre réversibilité ou irréversibilité ; 4. qu’elle s’exprime à travers trois « métaphores épistémiques » distinctes : cercle, ligne ou réseau — à l’intérieur desquels l’antinomie entre conception « idéaliste » ou « réaliste » de la temporalité ne cesse de se rejouer ; 5. qu’il est possible de dépasser cette...