Une nouvelle primauté du réel

Avec la Critique de la raison pure, l’univers, l’âme humaine et Dieu ne sont plus que des Idées spéculatives. Pour la cosmologie contemporaine au contraire, l’univers n’est pas une fiction de la raison : il a une histoire. La matière, selon la physique quantique, pose de nouveaux problèmes philosophiques sur le Réel. Loin d’être réductible à la biologie moléculaire et à la génétique, le vivant est d’abord un existant. L’être humain, doté du pouvoir de pensée, est l’aboutissement d’une lignée créatrice de subjectivité. Le Je, singularité, n’est donc pas qu’une Idée spéculative. La neurophysiologie de la perception au moins le découvre. Enfin, si la science ne peut toujours rien affirmer de l’existence de Dieu, elle ne saurait s’enfermer dans les limites du scientisme. Au cœur de la réflexion philosophique réapparaît la transcendance du Réel suprême. Cachée à l’intuition sensible et au concept, elle est la source incréée de l’esprit humain dans son émergence au cosmos et le primum movens de la vie intellectuelle et morale de l’humanité.In the Criticism of Pure Reason, the world, the human being and God are turned into speculative ideas. For contemporary cosmology, the universe is not a rational fiction : it has its own history. Matter, as the quanta physics views it, puts new philosophical questions about what the Real is. Far from being reducible to molecular biology and genetics, a living being is first of all an existent being. Human beings, endowed with the power to think, are the ultimate stage of a creative genealogy of subjectivity. Consequently, the « I » and its uniqueness is not a speculative idea. While exploring perception, neurologists have at least discovered that. Finally, even if science is still unable to claim anything about the existence of God, it should not confine itself within the limits of scientism. In the heart of philosophical reflection, the transcendence of the ultimate Real reappears. It is secret for the sensitive intuition and for conceptualisation, but remains the non-created source of the human spirit as the latter emerges in the cosmos and it is also the primus movens of intellectual and moral life